Back to top

Le monopole du pEriscolaire (1945 - 1947)

Après une reconstitution lente et difficile, la Ligue de l’enseignement retrouve et amplifie au début de la IVè République la puissance militante et institutionnelle qu’elle avait acquise avant guerre. De nouvelles structures sectorielles investissent des champs nouveaux : Centre Laïque de Tourisme Culturel (CLTC), Centre Laïque de Lecture Publique (CLLP), Centre Laïque d’Action Féminine (CLAF). La reprise de la bataille scolaire renforce les liens avec un certain nombre d’organisations-amies (scoutisme laïque, JPA, OCCE, CEMEA, FFC…).. La Ligue de l’enseignement entretient des rapports étroits avec les syndicats d’enseignants (FEN, SNI) et la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE) qu’elle contribue fortement à impulser en 1946-47.  Surtout elle bénéficie de liens renforcés avec le ministère de l’Education nationale, qui commence à mettre à disposition de la Ligue de l’enseignement et des autres organisations laïques des enseignants rémunérés par lui pour organiser des activités éducatives et de loisir en faveur des enfants. Il lui confie également l’organisation de la Quinzaine de l’école publique (en partage avec la FEN) et des campagnes de la Jeunesse au Plein Air pour financer les colonies de vacances laïques. Les autorités scolaires reconnaissent par conséquent à la Ligue de l’enseignement une sorte de monopole sur le péri-scolaire. Cette situation risque cependant de borner l’horizon de la Ligue de l’enseignement au monde de l’enseignement primaire et de l’éloigner d’un certain nombre de préoccupations qui traversent alors d’autres mouvements d’éducation populaire et qui émergeront quelques décennies plus tard avec l’animation socio-culturelle.