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150e anniversaire de la Révolution française (1939)

La Ligue de l’enseignement choisit en mars 1938 le cent-cinquantenaire de la Révolution Française comme thème central des fêtes de la jeunesse qui devaient se dérouler en 1939. Son initiative précède celle de l’Etat, confiée au ministère de l’Education nationale, mais beaucoup plus tardive. A la demande de Jean Zay, la Ligue de l'enseignement finit par adhérer au Comité officiel de la commémoration, présidé par Herriot, et à inscrire ses manifestations dans ce cadre ; dans les faits elle conserve son autonomie totale qui se traduit par des initiatives multiples, distinctes de celles organisées par les pouvoirs publics. Un auteur dramatique, Paul Gsell, est chargé du scénario d’une représentation historique en 10 tableaux, se terminant par la plantation d’un arbre de la liberté, qui  pouvait être jouée alternativement en plein air ou en salle. Cette partie artistique, confiée à l’UFOLEA, devait être suivie d’exercices réalisés par les gymnastes de l’UFOLEP, et par un grand défilé composé de tous ceux ayant participé à la journée, costumés en héros de la Révolution, chantant l’hymne national.

En outre, un important matériel est édité pour organiser des conférences et des manifestations diverses: recueil des hymnes des fêtes révolutionnaires (choisis par Maurice Chevais) ; disques Scolaphone reproduisant les hymnes ; recueil de planches et d’indications pour la confection des costumes, accessoires, décors ; album d’estampes et livret historique ; affiche en couleur.

L’idée était de réaliser une commémoration réellement populaire et massive, adaptée à tous les milieux, petits ou grands, depuis les grandes villes jusqu’au moindre village. La Ligue de l’enseignement voulait démontrer qu’ « elle conserve une foi inébranlable dans les éternels principes de 89 que de violents contre-courants tentent aujourd’hui d’ébranler [1]». Mais la grande fête prévue en plein air à Vincennes le 18 juin 1939, qui devait être le clou des cérémonies, ne put avoir lieu. Elle fut remplacée par une représentation au Théâtre de Chaillot le 2 juillet, qui fut une réussite, mais avec un public nécessairement moindre. La Ligue de l'enseignement estime à 2000 le nombre de manifestations organisées à son initiative dans toute la France. Quant aux suites qui étaient prévues pour l’hiver 1939_1940, elles furent contrariées par d’autres évènements…

 

[1] Action Laïque, Mai 1939, p 68.