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Création de l'Ufolep (1928)

Dès les années 1880, plusieurs publications de la Ligue de l’enseignement témoignent d’un intérêt pour la gymnastique et l’éducation physique. En 1890, l’assemblée générale émet le vœu que « l’enseignement de la gymnastique reçoive une sanction efficace au certificat d’études primaires ». Et en 1895, le Dr Tissié, fondateur de la Ligue girondine d’éducation physique, demande l’extension à toute la France des lendits du Sud-Ouest, qu’il a lui-même fondés. Parallèlement, des sociétés de gymnastique et de tir adhèrent à la Ligue de l’enseignement, une manière d’afficher leur adhésion aux idéaux républicains.

La création d’amicales laïques autour des écoles publiques et, dès 1898, de « Petites Amicales », élargit cette pratique sportive. Les « Petites A » sont 7 000 en 1909 et on y pratique le cross-country, l’athlétisme, le football, puis le basket-ball au lendemain d’une Grande Guerre qui, en dépit de la saignée opérée parmi les jeunes hommes, contribue à la diffusion des sports anglais.

Quelle place faire au sein de la Ligue de l'enseignement à ce « sport » qui dépasse la seule éducation physique ? Le discours est longtemps résolument hostile. Et si, au congrès de Tourcoing en 1910, G. Brun, président des patronages laïques liés à la Ligue de l'enseignement, plaide en sa faveur au nom de la lutte contre les patronages religieux, il n’obtient pas l’« organisation spéciale » chargée de mettre en place des championnats qu’il réclame.

Celle-ci voit finalement le jour qu’en 1928, une fois vaincues les réticences de ceux qui voient dans le sport une déviance de l’éducation physique – course aux records, recherche du spectacle, « tare morale » du professionnalisme – ou craignent d’attirer des « laïques incertains » au sein du mouvement.