La Ligue de l’enseignement soutient le Gouvernement du Front Populaire (1936 - 1938)
La période du Front populaire est marquée par l’active participation de la Ligue de l’enseignement à la politique de l’éducation et des loisirs, favorisée par la présence de ministres amis. Elle soutient le projet de réforme de l’enseignement et la mise en place des « loisirs dirigés » à l’Ecole, sous la houlette du ministre de l’Education nationale Jean Zay, tout en avançant ses propres options en matière d’enseignement post-scolaire obligatoire. Elle emboite le pas à Léo Lagrange, sous secrétaire d’Etat aux Sports et aux Loisirs, lorsqu’il crée par exemple le Brevet Sportif Populaire qui fait de l’UFOLEP la première fédération française préparant à ce diplôme. Elle soutient également le Centre Laïque des Auberges de Jeunesse et participe à la naissance des centres d’entrainement pour former les moniteurs de colonies de vacances (futurs CEMEA) en 1937. Cette période est marquée par l’attribution d’importantes subventions aux œuvres laïques et par un surcroit d’institutionnalisation, en particulier dans le domaine du sport scolaire, avec la première création de l’USEP – Union sportive de l’enseignement primaire- en 1939. La Ligue de l’enseignement voit sa présence officialisée dans quantité de commissions ministérielles ou de conseils consultatifs. Elle met en place le CLAP (Centre Laïque d’Aviation Populaire) et le comité des fêtes de la jeunesse, qui complètent l’action des UFO. Son congrès de 1938, sous l’égide de son président, Joseph Brenier, discute de « l’organisation des loisirs dans une démocratie ». Si la grande réforme démocratique souhaitée par Jean Zay est un échec, ainsi que sa volonté de faire de l’Education Nationale le « grand ministère de la vie culturelle », de tels projets laisseront une nostalgie durable.