appels de Jean MAcé et début de la Ligue de l'enseignement (1866)
Le 25 octobre 1866, Jean Macé publie depuis Beblenheim en Alsace dans le journal parisien L’Opinion nationale un article sur la Ligue de l’enseignement en Belgique. Le 15 novembre, il lance dans le même journal un « Appel » à la création d’une Ligue semblable en faveur de l’enseignement populaire en France, en la situant « sur un terrain neutre, politiquement et religieusement ». Le projet a été précédé par le lancement des bibliothèques populaires, par des contacts au sein de la Franc-Maçonnerie, ainsi qu’avec les milieux de la coopération et le patronat protestant de l’Est. Le succès est immédiat. Macé récolte de nombreux engagements personnels, accompagnés de souscriptions. L’année suivante, le premier cercle de la Ligue est fondé à Metz, ils seront une soixantaine en 1870. Ces cercles regroupent principalement des membres de l’élite éclairée et de la classe moyenne en ascension sociale (journalistes, avocats, médecins, négociants…) qui croient au progrès par l’éducation. Les minorités religieuses (protestants surtout) y sont en nombre ainsi que les républicains qui cherchent à tirer parti du climat plus libéral de la fin des années 1860, pour sortir de la clandestinité où les a confiné le régime autoritaire issu du coup d ‘Etat de décembre 1851. L’Eglise condamne la Ligue naissante. Elle y voit un mouvement hostile à la religion, ce qui oblige les catholiques qui avaient adhéré, à se retirer. Jusqu’à la chute de l’Empire, le fondateur se refuse par prudence à solliciter l’autorisation du pouvoir pour fédérer le mouvement au plan national.