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Soutien au Front populaire et développement des activités culturelles (1936)

La Ligue de l'enseignement soutient le gouvernement du Front populaire pour le développement des activités sportives, culturelles et de loisirs. Elle appuie la volonté de créer un ministère de la vie culturelle intégrant l’Education nationale qui ne peut aboutir mais qui restera un projet de Jean Zay jusqu’à la déclaration de guerre. L’État va alors s’appuyer sur les mouvements d’éducation populaire, les associations de jeunesse et les initiatives privées pour porter une politique publique en faveur d’une popularisation de la culture.
 
Dès 1937, la Ligue de l'enseignement présente un type de « foyer communal » pourvu d’une salle de cinéma. La « salle commune » (banquet, bal du samedi soir, discours électoraux…) propre à chaque village ne suffit plus, on y associe une salle de cinéma. L’idée partagée d’une culture pour tous, qui passe entre autres par le cinéma, émerge. À la Libération, cette notion de culture populaire élargit le mouvement des ciné-clubs qui revendique, au-delà de l’aspect commercial, des catégories de films : d’enseignement, d’éducation, documentaire, récréatif, de spectacle… en raison de leur valeur culturelle.
 
A cette époque, le théâtre populaire est encouragé par l’État à travers le TNP et le festival d’Avignon. Il en va de même pour la popularisation du spectacle vivant. En 1946, les premiers centres dramatiques nationaux ouvrent. Mais la décentralisation culturelle dépasse le théâtre avec les bibliothèques centrales de prêt, les musées départementaux et municipaux. La médiation culturelle est entreprise par les réseaux associatifs et fédérations comme la Ligue de l'enseignement, Peuple et culture, Léo Lagrange...
 
La Ligue de l'enseignement met en place des bibliothèques centrales de prêt départementales et crée des bibliobus pour desservir les campagnes. En milieu rural en particulier, les instituteurs jouent un rôle essentiel dans les amicales laïques, les ciné-clubs ou l’organisation de fêtes populaires.
L’Ufolea (créé en 1933) multiplie les activités artistiques, organisant des rassemblements de chorales ou de troupes de théâtre amateur, des expositions, des « tournées culturelles… ».
 
Le CLLP (centre laïque de lecture publique, créé en 1946) encourage le développement de la lecture, favorise la création de bibliothèques, y compris itinérantes, et fournit du matériel pour l’animation des veillées.
 
L’Ufoleis (évolution de l’Ufocel en 1945) devient la première fédération mondiale de ciné-clubs et ses cinémathèques régionales permettent la diffusion du film aussi bien dans les établissements scolaires que dans toutes les communes.