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Philippe Lasseur, militant Usep au service de l'épanouissement des élèves

Professeur de CP/CE1 à Blois

Engagé au sein de l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep) du Loiret-Cher, Philippe Lasseur, professeur de CP/CE1 à Blois, multiplie les animations sportives. Parce que, dit-il, c’est indispensable à l’épanouissement des élèves. Portrait d’un « militant du sport ».

Dans la classe de Philippe Lasseur, les mathématiques et le français se mettent au sport. Enseignant dans une école primaire de Blois, ce sportif passionné prépare depuis plusieurs semaines ses élèves aux « P’tites randos », une classe de découvertes qui, juste avant l’été, réunit plus de 1800 écoliers du Loir-etCher. « Les enfants calculent les distances que nous allons parcourir, détaille Philippe Lasseur, et travaillent l’écrit en rédigeant des courriers pour remercier les bénévoles ou demander des subventions aux partenaires. » Le sport au service de l’apprentissage de l’écriture et du calcul. Les « P’tites randos » ont été lancées en 2001 par l’Union sportive de l’enseignement du premier degré du Loir-et-Cher (Usep 41), la branche du sport scolaire de la Ligue de l’enseignement. Pendant trois jours, des élèves de CP et CE1 parcourent à pied les chemins du département à la rencontre de son très riche patrimoine historique, découvrant une ferme pédagogique, s’arrêtant sur un site de pêche ou visitant l’un des nombreux châteaux des bords de Loire. Un événement sportif et pédagogique qui se décline aussi pour les élèves de maternelle et de CE2-CM2 avec les rencontres « 1-2-3 Usep maternelles » et « L’Étoile cyclo ».

Trois événements phares, 5 000 écoliers

Ces manifestations, qui ensemble réunissent quelque 5000 écoliers, sont devenues des rendez-vous incontournables plébiscités par les élèves et leurs parents « parce que le sport est indispensable à l’épanouissement des enfants », observe Philippe Lasseur. Alors ce « militant du sport » s’investit après les cours au sein du comité départemental de l’Usep 41, dont il est le trésorier adjoint, pour multiplier rencontres et animations. « Le sport aide les enfants à se construire », insiste-t-il, vantant les bienfaits d’une pratique régulière : « Convivialité, dépassement de soi, esprit d’équipe, développement personnel, confiance en soi… » Philippe Lasseur, 38 ans, sait de quoi il parle, lui qui a pratiqué tennis, handball, hockey, roller, randonnée, ski, voile, VTT, course à pied et golf. Pas un muscle qu’il n’ait pas sollicité ! « Lorsque j’ai quitté la région parisienne pour m’installer à Blois, c’est d’abord par le tennis que je me suis fait des amis », confie-t-il. Il faut dire que ce sportif multicarte, par ailleurs bénévole au sein du comité départemental de tennis du Loir-et-Cher, a tutoyé le plus haut niveau raquette en main, grimpant jusqu’au très relevé classement 5/6. Ancien professeur de tennis, il a aussi entraîné l’équipe de handball de La Chaussée-Saint-Victor, près de Blois. Le sport telle une drogue qui prévient tous les excès : « Je n’ai jamais fumé parce que ce n’était pas recommandé pour mes entraînements. » L’alcool encore moins… Ce quasi-boulimique de sport ajoute aussitôt : « Mais le niveau auquel on accède importe peu. Il faut simplement s’épanouir. » À l’image de l’une de ses anciennes élèves qu’il encadrait lors de la semaine de découverte à vélo de « l’Étoile cyclo » : « Cette petite fille peinait pour terminer les étapes. Le dernier jour, elle s’est battue pour ne pas descendre de sa bicyclette et grimper jusqu’au bout une côte finale assez éprouvante. Ses camarades lui ont alors fait une haie d’honneur en l’applaudissant. » Voilà, dit-il, un souvenir de ce qui justifie son engagement et lui donne envie de poursuivre ses projets sportifs.

Enseignant à Séoul et Bratislava

Diplômé de l’Institut d’études politiques de Toulouse, Philippe Lasseur aurait pu se diriger vers une tout autre carrière et œuvrer dans un secteur mieux rétribué. Mais ce fils d’expert-comptable s’est très tôt découvert une vocation d’enseignant. Après SciencesPo, il passe avec succès le concours de professeur des écoles et démarre devant les élèves. « Le métier d’enseignant n’est pas toujours enviable, estime-t-il. Le cadre dans lequel nous évoluons est chaque année bouleversé, nous obligeant sans cesse à nous remettre en question. Mais les enseignants conservent malgré tout suffisamment de liberté. » Et peuvent encore répondre aux attentes des élèves, notamment en matière de sport.

Dans le Loir-et-Cher, l’Usep accompagne, tous les mercredis, les jeunes en multipliant les animations en dehors du temps scolaire : gymnastique, jeux collectifs, course à pied, escrime, basket, cross, etc. Philippe Lasseur appartient à l’équipe des bénévoles qui encadrent chaque semaine ces activités, transmettant un peu de ses passions. Et faisant passer un message simple : « On ne progresse qu’en s’entraînant. » Traduction : sur un terrain de sport comme sur les bancs de l’école, il faut travailler pour s’en sortir. Avant de poser ses baskets à Blois, Philippe Lasseur a multiplié les expériences scolaires dans le Loir-et-Cher, tour à tour directeur de l’école de Chaumont-sur-Loire, conseiller pédagogique auprès de l’inspection académique puis maître formateur, une activité qui l’occupe encore aujourd’hui une journée par semaine à l’IUFM de Blois. Son parcours d’enseignant l’a aussi mené très loin des châteaux du Loir-et-Cher, d’abord en Corée, où il a accompagné pendant son service militaire en coopération des professeurs de français coréens. Puis, voilà quelques années, à l’université de Bratislava, pour concourir à la formation de futurs professeurs de français slovaques. De Séoul aux bords de la Loire en passant par Bratislava : quels sont, selon le globe-trotter sportif de Blois, les professeurs les mieux lotis? « À Séoul, les enseignants occupent un rang très élevé dans la hiérarchie sociale, raconte-t-il, alors qu’en Slovaquie, la plupart d’entre eux doivent conduire un taxi le soir pour payer leur loyer. Ils n’avaient pas vraiment de temps à consacrer à mes projets sportifs… » Il poursuit : « Beaucoup critiquent l’enseignement tel qu’il existe aujourd’hui en France. Il est en effet toujours nécessaire de s’indigner. Mais il faut aussi construire des projets qui fonctionnent et s’investir pour les faire perdurer. » À l’image des « P’tites randos » ou de « l’Étoile cyclo » de l’Usep 41. Lors d’une récente édition de« l’Étoile », Philippe Lasseur a poussé ses élèves jusque dans leurs retranchements : « C’était une étape à vélo beaucoup trop longue. Ils l’ont terminée crevés, certains au bord des larmes. » Pourtant, à l’heure du bilan, cette étape si difficile est apparue comme le plus beau souvenir des jeunes participants. « Peut-être parce que ce jour-là, les enfants se sont donnés à fond ? », s’interroge Philippe Lasseur. Sûrement n’aurait-il pas pu les « pousser » ainsi pour résoudre un problème de mathématiques ou terminer une dictée compliquée. Les enseignants devraient peut-être plus souvent faire classe à vélo…

Sylvain HENRY

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