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Lendits USEP en Algérie

Des lendits USEP en Algérie, à Philipeville dans le stade André Russo. A l'époque, l'Algérie était un département Français. Il est aussi à noter que c'est ce département qui 
 battait le record des départements Français pour le nombre de participants.

Un des participants de ces lendits USEP en Algérie a été interviewé. Voici un extrait de son interview ci-dessous.

«L'évènement se préparait toute l'année; une ou deux semaines avant, on répétait ce qui, pour nous, signifiait une après midi de classe en moins. Comme le stade était assez loin, on faisait "randonnée" pour s'y rendre. La manifestation avait un côté très stalinien, réaliste soviétique, c'était la fête de la jeunesse: tous les enfants réunis en tenue sportive blanche, short blanc ou bleu (bleu il avait un aspect bouffant très ridicule), maillot de corps blanc, en rang d'oignon sur un stade, saluant tous ensemble ou exécutant le même geste. Ce n'était pas vraiment du sport, à vrai dire, mais l'exhibition de corps à moitié dénudés en bonne santé. Il faut dire qu'avant 1930, les scouts, les premiers en culottes courtes, ont fait scandale car ils montraient leurs jambes. En 1937, filles et garçons montrent bien plus, la tradition chrétienne qui entretient autour du corps, le soupçon et la réprobation est franchement mis à mal. Cette fête du corps sain et du respect de la discipline va de pair avec le développement de l'hygiène notamment par le biais de l'école. Pendant longtemps, se laver des pieds à la tête reste une exception, au mieux un rituel dominical (hormis chez les bourgeois). Faire défiler tout de blanc vêtu, une jeunesse saine et propre renforçait le message hygiéniste. Au préalable, l'armée des sportifs marchait au pas et en rang dans les rues avant de se rendre au stade puis chaque classe d'âge entrait sur le terrain de sport et exécutait des gestes relativement simples sur la musique: bras en l'air, ciseaux de jambes, galipettes, équilibres, roulades enchaînées, roues pour les plus doués. On officiait parfois avec un ruban, un bâton ou un cerceau. Dans les années 30 c'était l'harmonie municipale qui régalait, dans les années 60 un haut parleur beuglait aux quatre coins du stade. La qualité de la fête dépendait principalement de la météo: ou on cuisait en plein soleil sans boire pendant des heures, ou on frissonnait sous un ciel gris menaçant. Avec la montée de l'individualisme, la multiplication des départs en week-end, le nombre des participants s'est réduit comme une peau de chagrin et la fête est morte faute de combattants.»

Auteur : 
Martine Matteoda
Date : 
1957
Type de document : 
Image
Photographie
Droit : 
Martine Matteoda
Lieux : 
Algérie
Philippeville
Thème : 
lendits
usep
Algérie
Nature : 
Image